Episode 15
Pardonne-moi mon Dieu parce que j’ai pêché
J’ai voulu aller regarder l’humanité
En face, plutôt que mes amitiés
Ces gens bienveillants qui vous trucident
Les plus proches qui vous critiquent
Ceux que le statu quo protège mais
Qui portent le dernier coup de salaud
Lorsque vous êtes déjà à terre
J’ai souhaité ardemment partir
Pour découvrir, sourire, m’épanouir
Devenir adulte, c’est oublier un peu
L’enfant que nous étions
Je veux revivre des premières fois
Quitter la routine et la pression des rois
De pacotille à l’esprit étroit
Qui pour se faire mousser agitent leurs doigts
Crient au scandale et usent de mauvaise foi
Depuis que je suis parti enfin je vis
Je regarde les choses avec un air ébahi
Je goûte de nouveaux plats avec appétit
Je rencontre des hommes qui ont d’autres soucis
Je renais, je grandis, je partage, je souris
J’évolue et je me transforme subtilement
Comme un enfant qui sans cesse évolue
Eponges des impressions physiques et affectives
Morale et intellectuelle qui pénètrent mes perceptions
Je les vois les sournois
Venir espionner mes réseaux
Interroger mes dévots
S’assurer de mes maux
Alors pardonne moi mon Dieu
Si je les regarde dans les yeux
Nauséeux de leur inutilité
Leur faiblesse et leur méchanceté
Mystérieux je leur dis, avec fermeté :
Je te vois, tu es vil, malintentionné
Ta bonne conscience te perdra miséreux
Je te souhaite de vivre malheureux
Va te faire foutre, petit bourgeois de mes deux
Va voir ailleurs, si tu le peux
Il n’y a rien ici pour toi, cul-terreux
Jamais je ne veux devenir grand
Je vous hais, les champignons
Je n’ai plus besoin de maman
Je garde mon âme d’enfant
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