Article 111

Article 111

Dimanche, Août 4, 2024 [VLOG]

Episode 4

Ce matin je suis dégoûté

J'ai envie de gerber

Je suis déprimé

Je croyais

Être protégé

Quand j'ai tout risqué

Je pensais que la justice m'aiderait

Bienvenue dans perdu d'avance

Nous recevons la présence

De notre premier témoin,

Un ami du gamin

« Il était tellement gentil

Calme et dégourdi

Un homme sans histoire

Je n’arrive pas à le croire »

Quelques heures passées

Il y a eu dans mon quartier

Un meurtrier

Il a tué des gens

Pour une question d'argent

On regrette son acte justicier

Mais n'a pas soif de justice

Que celui qui l'obtient

Aujourd'hui nos juridictions

Prennent tellement de printemps

Que ne gagne pas celui qui a raison

Mais celui qui a le temps

Et le plus d'argent

J'en connais beaucoup

Qui ont tout perdu

Bien avant d'avoir raison

Conseil d'ami

N'ayez jamais comme ennemi

Un homme meurtri

Ou il se pourrait bien

Que vous soyez le prochain

Tuer n'est pas interdit

A vous de prendre parti

Le code pénal

Vous propose un tarif

Subir le législatif

Et ses conséquences carcérales

La justice punit

Mais elle subit

Elle n'empêche jamais

D’agir les enragés

Bienvenue dans perdu d'avance

Nous recevons la présence

De notre second appelé

Le gardien de la paix

« On ne peut jamais prévoir

C’est illusoire

Quand se crée le raptus

Il est déjà abattu »

Relisez l'article 111

Il n'y a rien d'interdit,

Mais vous n'aurez pas de médaille en bronze

S'il pour toujours il s'évanouit

Et Dieu sait si on s'en passerait

De ces idées noires

De ces cauchemars

Et des plan B

Si nos tribunaux agissaient

On serait moins enclin

A désirer une réalité

A changer notre destin.

A tous ceux qui pleurent

Qui gémissent et qui ont peur

Un jour, une fois

La révolution renversera

Nos juges fédéraux

Cantonaux et communaux

Des hommes entiers

Courageux

Des héros

Renverseront ces dieux

Ces magistrats et ces prévôts

Il y aura moins de meurtriers

Et un peu plus de paix.

Bienvenue dans perdu d'avance

Nous recevons la présence

De notre prochain témoin

Le juge du gamin

« Je sais bien que c’est long

Avec le temps que ça prend

Autant qu’il trouve une autre solution

C’est juste mon gagne-pain

J’ai des gamins

Travailler tout le matin ?

Pour un assassin ? »

Notre démocratie aveugle

C'est le pouvoir au peuple

Il est temps de l'enlever

A nos juges outranciers

Quand je vois ceux que je connais

Ils feraient mieux de s'occuper

De leur psychose

De leur incapacité

A gérer leur délai

Plutôt que de le faire payer

A ceux qui oseraient.

Mais revenons-en au fond

Ce débat continue

A cause des mauvais garçons

Ils pensent qu'ils sont secourus

Par le temps

Nous les tuerons cependant

Pour éviter ce fiasco

Rien ne vaut un as du barreau

Il vous prendra tous vos pesos

Mais avec des moyens légaux

Bienvenue dans perdu d'avance

Nous recevons la présence

De notre prochain témoin

La femme du gamin

« Je ne savais quoi faire

Il ne dormait plus

Il disait des paroles en l’air

Je pensais l’avoir secouru

Je désespère

Il ne rentrera jamais plus »

Il ne me sert à rien

D'avoir raison sans maison

Ni lorsque mes enfants

Auront leurs propres enfants

Je vous supplie

Monsieur le juge

De cesser vos excuses

De décider rapidement

Avant que je perde la raison

Je serais désolé

D'être inculpé

Alors que vous profitez

De vos vacances d'été

Moi je suis un citoyen

Juste un gamin

Après plus de 10 ans

Au service de la confédération

Je gardais foi en la nation.

Mais monsieur le juge préfère prendre son temps

Au détriment de ma passion.

Ces pensées noires m'obsèdent

Je cherche un remède

Je ne mérite guère

D’être le sujet de ces vers

Je ne suis pas le pervers

C’est le monde à l’envers

Je n’ai rien fait

Ce n’est pas moi

Alors pourquoi exiger

Le temps que je n’ai pas

Si dans une rage folle

Je l’empoisonne

Je souhaite que vous reteniez

Que je ne suis que ce qu’ils ont créé

On sonne

Je m’affole

Bienvenue dans perdu d'avance

Nous recevons la présence

De notre dernier témoin

Du vagabond, le gamin

On me dit qu’il est parti

J’entends des coups de feu

La police l’avertit

Des bruits affreux

On ne saura jamais

Qui du gamin ou des morveux

Aura remporté

Cet insignifiant jeu

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