74. La sortie de l’entonnoir

74. La sortie de l’entonnoir

Mercredi, Avril 30, 2025 [Roman]

Chapitre 74 IOVMEDR

Vous arrivez à la capitale, Luanda, en début d'après-midi. Vous avez trouvé un bel endroit, une sorte de camp militaire à l'entrée de la ville, un camp fait de containers de l'ONU qui ne sont pas sans vous rappeler le camp suisse au Kosovo.

Vous êtes en terrain connu.

C'est un peu cher, mais vous vous y sentez bien et la nourriture est variée et excellente.

Vous demeurez quatre jours dans cet endroit avant de rejoindre l'autre côté de la ville, au bord de l'océan, pour passer quatre jours de plus dans un club huppé dont le propriétaire, un overlander lui aussi, a aménagé une place de camping qu'il met gratuitement à disposition des gens comme lui.

Il passe d'ailleurs vous saluer.

J'aurais rêvé de trouver ce genre d'endroit lors de mes voyages, alors j'en ai créé un pour ceux qui passent par l'Angola.

En effet, durant ces quatre jours, vous en croisez du monde : un français en 4x4 solitaire, un couple de suisses en voiture, les hollandais végétariens et d'autres encore.

C'est vrai que Luanda, c'est la fin de l'entonnoir ! Pour les voyageurs de la côte ouest de l'Afrique, quel que soit leur moyen de locomotion, vous essayez tous d'éviter la saison des pluies pour passer les vilaines routes du Cameroun rapidement. De par la fenêtre sans pluie de ce coude géographique et la situation géopolitique qui vous oblige à passer rapidement Nigeria - Cameroun - Congo, vous vous retrouvez tous presque au même moment à Luanda, sortie de cet entonnoir, passage obligé.

Il est donc normal qu'il y ait une concentration d'overlanders dans la région.

Ce pays est surprenant. Vous l'appréciez grandement. Vous commencez à parcourir les sites internet pour voir comment le visiter plus profondément. Vous vous décidez à partir pour l'est, plus au centre du pays, pour aller y visiter des chutes d'eau dont il se dit qu'elles sont les plus belles d'Afrique après les chutes Victoria.

L'endroit est en effet magnifique.

Pour y aller, une route difficile avec ces fameuses tôles ondulées, des vaguelettes créées par l'érosion du vent sur le bitume qui secoue lorsque vous passez en moto.

D'ailleurs, vous ne savez pas vraiment ce qui s'est passé, mais les protections en plastiques qui forment le carénage de votre moto, de chaque côté du réservoir, se sont soudain décollées !

Étrange.

Vous décidez de camper au pied des cascades, mais c'est sur un terrain qui appartient à un hôtel. Le prix du camping dans votre propre tente, c'est 20 EUR. Un truc de fou. C'est abusé, mais bon, vous avez déjà tout installé, le garde vous a laissé penser que c'était gratuit.

Vous vous rendez au bar-restaurant afin de vous désaltérer. La bière n'est pas très chère. Vous demandez à voir la carte pour le repas du soir, mais on vous informe qu'il n'y a pas de carte. C'est un buffet. 60 EUR par personne. Nourriture à volonté.

Oui mais bon, avec 30 EUR / jour, cela fait cher le repas.

Qu'à cela ne tienne, vous avez de quoi vous faire un risotto dans la tente, vous vous sustenterez tout seul.

C'est bien dommage cette politique de surclasser tout sous prétexte d'une magnifique vue.

La pluie vient secouer vos plans dès la nuit tombée. De plus, votre chaise de camping se brise en trois morceaux. Vous courez vous réfugier au restaurant.

Vous négociez un prix pour le buffet et la nuit. Cela reste trop cher, mais vous y gagnez quelques dix euros, c'est déjà ça.

Vous mangez au buffet qui est bon, mais le prix est vraiment surfait : cinq types de protéines, cinq légumes ou salades, pas d'entrées et des fruits comme desserts. 60 EUR, c'est cher pour la qualité du repas.

Vous repartez rapidement le matin, direction le sud, des roches montagneuses qui parsèment la plaine !

Du côté de l'hôtel-restaurant d'Anzère, rien ne va plus. Votre collaboratrice, responsable du marketing et de la communication, vous informe que Jipé a pris la liberté de modifier tous les flyers, il a aussi créé une page web sur son propre site pour inviter les gens à s'inscrire directement par téléphone. Il utilise dans sa communication un logo dont il n'a pas les droits, du vocabulaire mensonger, bref, c'est de l'amateurisme pur et dur.

Heureusement, votre contrat prévoit que toute la communication et ses dérivés sont de la responsabilité d'Henigma et vous réunissez Jipé et votre équipe début décembre sur place.

Vous discutez, de manière très posée, Jipé fait un peu la tête, mais il comprend qu'il n'a pas le choix. Vous remplacez ce qui doit être remplacé en matière de support de communication. Vous vous souhaitez plein succès pour la période qui arrive, Noël et son flot de touristes en station.

Vous profitez de votre présence sur place pour affiner vos relations avec l'office du tourisme d'Anzère qui se révèle être un partenaire de taille dans la promotion de ce produit signé Henigma.

C'est normal qu'il y ait des frictions dans la mise en place d'un tel produit. Mais Jicé, Abdel et Filou vous ont appris qu'il fallait rester très transparent et bien expliquer chaque mouvement afin qu'il ne puisse pas y avoir de malentendus et éviter des conflits absurdes.

Sauf bien sûr, si l'un des partenaires est un escroc.

Mais heureusement ce n'est pas le cas.

Jipé est votre ami !

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