72. Racisme anti-blanc au Congo

72. Racisme anti-blanc au Congo

Vendredi, Avril 25, 2025 [ROMAN]

Chapitre 72 IOVMEDR

Décidément, ce Congo est stupéfiant !

Vous ne vous êtes jamais senti aussi rejeté parce que vous êtes blanc. En Europe, c'est particulièrement honteux de parler de ce sujet, mais le racisme existe, dans tous les sens. Ici, rien que la couleur de votre peau double les prix. On vous regarde comme une planche à billets. Les gens ne comprennent pas que vous ne distribuez pas des dollars à tire-larigot.

Souvent, quelqu'un vous demande de l'argent. À la pompe à essence, lorsque le plein est fait. Vous laissez toujours un pourboire, mais ils demandent quand même, un peu plus, encore plus, toujours plus.

Vous leur demandez :

- Mais pourquoi ? Pourquoi je te donnerais de l'argent ?

- Parce que j'ai faim !

- Oui, mais je te donne de l'argent pour un service, mais moi aussi j'ai faim, moi aussi je dois faire attention.

- Oui, mais c'est pas pareil.

Ils ont raison, ce n'est pas pareil.

Votre faim n'est pas la même que la leur. Cependant vous ne pouvez pas sauver l'Afrique de la famine. Alors avec un brin de culpabilité, vous passez votre chemin. Cette culpabilité vous met en colère. Cette colère vous rappelle votre vie d'avant !

Il est temps de quitter ce pays !

Un peu au sud d'Odzala, vous vous arrêtez dans un petit village qui a vu naître le président actuel du Congo, mais encore une fois, les prix des bières prennent l'ascenseur à votre arrivée. Vous continuez votre chemin vers le sud, vous passez Brazzaville sans la traverser, vous vous décidez pour un plan "camping sauvage" à l'abri des regards, mais les locaux viennent vous déloger à coup de machettes et d'insultes !

- Le camping sauvage est interdit, vous n'êtes pas chez vous ici !

Vous en prenez vraiment conscience.

Vous vous repliez sur un hôtel. Le gérant, un libanais très sympathique, vous explique :

- Le camping sauvage est interdit pour la simple et bonne raison que le pays ne veut pas que les blancs campent gratuitement. Ils n'ont qu'à aller dans des hôtels qui majorent les prix parce que vous êtes blancs, comme ça vous participez à l'économie locale.

Vous comprenez.

Vous n'adhérez pas, mais vous comprenez.

Vous poursuivez votre route vers le sud, les plaines du Congo sont sans horizon, infinies, belles à vous en couper le souffle. Plus bas, avant d'arriver à Pointe-Noire, la route serpente dans des montagnes qui rappellent les cols proches de la méditerranée, ce décor d'une verdure sèche, dont les roches sont maintenues par des grilles de protection.

Vous décidez de faire l'impasse sur Pointe-Noire, vous poursuivez directement sur Cabinda. Entre les deux villes, la frontière qui vous permet d'entrer dans l'enclave de l'Angola.

Afin de profiter des derniers crédits de votre carte SIM, vous vous arrêtez sur un pont, à quelques kilomètres seulement de la frontière.

Soudain, des gens en civils sortent des bosquets et vous demandent de quitter immédiatement ce pont.

- Bonjour, pardon, je ne comprends pas !

- C'est une zone militaire, monsieur, vous n'avez pas le droit de filmer, de vous arrêter ni de faire quoi que ce soit.

- Et comment je le sais ? Je dois le deviner ?

L'homme qui vous a interpellé s'approche de vous. Il a son nez à 3 centimètres du vôtre !

- Toi le blanc, quand un noir te dit quelque chose, tu obéis ! C'est tout.

Il appuie de son index sur votre poitrine en vous poussant vers l'arrière. Il sort son arme de poing, dissimulée sur l'arrière de son pantalon et fait le mouvement de charge.

Vous essayez de ne pas vous laisser démonter :

- Pardon si je vous ai offensé, mais si tu m'avais expliqué immédiatement que tu étais une autorité militaire, j'aurais quitté cet endroit fissa !

Vous êtes en train de remonter sur votre moto. Votre téléphone attendra ! La tension baisse autour de vous. Vous faites un signe de la main en reprenant la route.

Dans une heure, vous serez à Cabinda.

Jipé a été livré mi-août. Votre équipe est montée pour installer le tout, créer le décor, faire des films et des photos qui alimenteront les réseaux sociaux et la presse locale. L'illustratrice en charge de tous les graphismes du jeu est sur les photos promotionnelles, c'est aussi cela, être une équipe.

Vous signez un contrat avec la radio locale pour plus de 80 passages radios, Charlotte passe plusieurs fois à l'antenne pour expliquer le concept, vous assurez une présence sur TikTok, Facebook et Instagram quotidienne durant presque 50 jours.

La "comm" est lancée, les clients vont arriver.

En effet, si septembre commence doucement, les premiers clients peuvent découvrir ce nouveau jeu signé Henigma et les critiques sont plutôt bonnes. Il y a toujours quelques mécontents, mais dans l'ensemble, c'est plutôt réjouissant. Vous estimez qu'il est possible de générer un chiffre d'affaires de 5'000 CHF par mois au moins, ce qui est moitié moins qu'à Yverdon, mais en moyenne sur l'année. Disons qu'en restant réaliste, il faut s'attendre à 1'500 - 2'000 CHF / mois durant les mois d'été et 10'000 - 15'000 CHF durant la saison d'hiver, dans une station comme Anzère.

Ce premier mois d'exploitation vous rapporte 1'500 CHF, c'est un peu décevant, mais tout de même encourageant. Vous avez été rapide pour la mise en place du jeu, il faut laisser faire la publicité. Vous avez investi presque 10'000 CHF dans les annonces, les pubs et les posts payants, il faut laisser le temps aux gens de prendre conscience de la nouveauté. Vous félicitez votre équipe ! Vous croisez les doigts pour la suite. Le jeu devrait marcher !

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