7. Consolider vos entreprises II : une nouvelle CEO

7. Consolider vos entreprises II : une nouvelle CEO

Mercredi, Novembre 13, 2024 [ROMAN]

Chapitre 7 IOVMEDR

Pour plusieurs raisons, il est important que vos entreprises continuent à gagner de l’argent : parce que vous les avez créées et qu’elles font partie de vous, car elles subviennent aux besoins de plusieurs familles ensuite et par ce que les gens les aiment.

Vous devez trouver le moyen de les consolider.

En 12 ans, vous avez fondé 4 entreprises, toutes parties de rien, de zéro franc. Toutes ayant atteint le million de chiffres d’affaire dans les deux premières années.

C’est votre force, votre dada : trouver de l’argent, le faire fructifier et amener la structure à un très haut résultat très vite.

Bien sûr, un million est un chiffre impressionnant quand on a rien et ridicule pour des entrepreneurs qui réussissent dans des domaines qui génèrent beaucoup de cash. Mais dans le monde de la culture, de l’intellectuel et du divertissement, c’est plutôt très rare.

Vous n’avez touché aucune subvention, vous avez pris des salariés et vous les avez payés. Dit comme cela, ça vous semble la moindre des choses, mais vous savez ce qu’il vous en a coûté pour y parvenir : ces doutes, ces nuits blanches, ces cauchemars. Quand vous pensez à vos employés, les premiers, ceux qui sont toujours là, vous vous dites que quel qu’en fut le prix, cela en valait la peine.

Vous pensez aussi à tous ces partenaires, ces employés profiteurs, ces malhonnêtes, ceux qui ont cru qu’ils allaient pouvoir se moquer de vous, et vous regrettez d’avoir été si humaniste.

Vous êtes un humaniste déçu.

Perpétuellement déçu.

Vous voyez en l’homme ce potentiel de bonheur, mais vous êtes témoin que les hommes eux-mêmes ne sont pas prêts à cela. Ils sont remplis d’aigreur, de jalousie, trop obnubilés par leur égo, trop égoïstes.

Cela est valable pour votre épouse (ex-), pour vos employés qui vous ont traîné au tribunal, pour vos partenaires qui ont tenté de vous voler ou de vous écraser, signant une promesse de la main droite tandis qu’ils vous décapitaient de la main gauche.

L’opinion publique a toujours une image de l’entrepreneur qui réussit comme Bill Gates, Elon Musk ou Enzo Ferrari, mais combien échouent pour permettre le story-telling des grands ? Et combien réussissent d’une réussite qui ferait peur à n’importe quel salarié.

Vous, vous êtes celui-là : celui qui réussit mais qui se paie à peine, celui qui dort sous tente pour diminuer ses charges personnelles au profit de votre entreprise, croyant en un futur meilleur qui rattrapera peut-être, -sans-doute-, vos sacrifices.

Vous réussissez, mais vous en mourrez !

Partir sans limite de temps, c’est imposer vos absence à vos sociétés.

Vous pouvez travailler sur énormément de sujets depuis partout dans le monde, la globalisation le permet. Mais l’adage “le chat parti, les souris dansent” est un adage réaliste en ces temps d’égoïsme.

Vous devez vous regarder dans la glace, vous analyser, tenter de verbaliser ce qui vous définit, mettre en comparaison vos forces et vos faiblesses.

Vous passez votre temps à faire tous les métiers du monde, alors forcément, vous êtes assez fier de vous. En réalité, est-ce bien normal d’avoir quatre entreprises qui vivotent ? Pourquoi 4 ? Pourquoi aucune qui perce ? On dit qu’il faut entre 2 et 5 ans pour réussir, mais vous avez passé le cap avec chacune d’entre elles.

De deux choses l’une : soit vos entreprises n’intéressent personne, soit vous êtes le maillon faible, au revoir !

Vous vous levez pour vous servir un verre de vin rouge.

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre, mais vous n’avez pas le choix. Votre projet n’autorise pas la demi-mesure !

Vous vous en rendez compte : vous êtes spécialistes du néant, d’amener une entreprise de zéro à un, de permettre au rien de devenir rentable ! C’est cela votre force. Durant la phase de start-up : lever des fonds, créer, inventer, offrir, déstructurer et organiser le rien.

Une fois à 1, vous n’êtes pas assez fort ! Vous avez besoin de quelqu’un qui prend votre création pour l’optimiser, la rentabiliser, la rendre solide et stable.

Vous ne savez pas faire cela.

Il vous faut un nouveau CEO pour vos entreprises. Quelqu’un qui sera capable de prendre votre bébé, de jeter l’eau du bain et de remettre votre petit dans des eaux plus propres, plus calmes et mieux odorantes.

Cette personne, la chance veut que vous l’ayez déjà rencontrée. C’est la directrice de vos établissements : Charlotte. Celle qui finira par partager votre vie.

Elle sort d’un AVC, elle a échappé à la mort. Elle kiffe la vie, elle veut prendre sa revanche.

Elle a soif de réussite. Elle a les dents longues.

Et surtout, elle en a les capacité.

Forcément, aveuglé par l’amour, les yeux brumeux par votre spleen, vous remettez très vite en question cette décision : est-ce que ce n’est pas trop simple ? N’est-ce pas la solution de facilité ? N’est-ce pas manquer sacrément de jugeote que de parvenir à la conclusion que celle qui partage le destin de votre entreprise est la personne idéale pour réussir là où vous avez échoué ?

Vous doutez.

Vous souhaitez faire part de vos réflexion à la concernée, mais elle est encore en arrêt maladie, ce n’est pas le moment.

Votre plan continue de s’organiser dans votre tête.

Plus vous y réfléchissez, plus vous comprenez qu’une fois encore, le problème c’est vous.

Charlotte aime vos entreprises comme si c’était les siennes. Elle l’a d’ailleurs souvent répété. Mais elle a trop de respect pour vous, trop d’humilité. Elle vous demande toujours votre avis, c’est vos réponses qui la déstabilisent.

Qu’en serait-il si elle était seule aux commandes avec le seul but de réussir, plutôt que celui de vous plaire ?

Les étoiles continuent de s’aligner.

Vous allez faire un pas en arrière. Vous nommerez Charlotte CEO d’HENIGMA au 1er juillet. Elle aura donc 3 mois pour conduire la société avec les coudées franches, sachant qu’en cas de pépin, vous serez dans les parages. Si tout se passe bien d’ici à octobre, date de votre départ, alors vous pourrez partir serein.

Les mots que le lecteur lit ont été écrit le 8 octobre, soit quelques jours avant votre départ.

Vous avez suivi le plan à la lettre. Charlotte a repris les rênes d’HENIGMA au 1er juillet dernier et se démène depuis à reconfigurer le bébé pour qu’il devienne une vraie entreprise. En trois mois, elle a pris des mesures drastiques pour optimiser les processus. Elle a eu du courage où vous n’en aviez pas, de la raison là où vous étiez submergé d’émotion. De bonnes intuitions là où vous vous perdiez en raisonnement.

Vous savez que vous avez fait le bon choix.

Votre départ approche.

Vous avez déserté le bureau.

Finalement, êtes-vous tombé amoureux de la femme parce qu’elle avait un cœur d’entrepreneur, où de la femme entrepreneur car vous avez découvert son cœur ?

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